Monday 21 March 2011

Case No. 2010-116 & Case No. 2010-117: SECRETARY-GENERAL OF THE UNITED NATIONS v. Bertucci

(en formation plénière)

Dans cette affaire, qui est celle de la contestation par M. BERTUCCI de la décision de ne pas le sélectionner pour occuper un poste d’Assistant Secrétaire Général (ASG), le Tribunal d’Appel a tranché deux questions de droit.

La première question de droit est celle du droit à la protection de la confidentialité. Le Tribunal d’Appel a rappelé que le TCNU était en droit d’ordonner la production de tout document dans la mesure où cela est pertinent en vue d’un développement rapide et équitable de l’instance. Il a considéré qu’en l’espèce le juge avait des motifs suffisants pour ordonner la production de documents, détenus par l’administration, concernant le processus ayant conduit à l’intervention de la décision administrative contestée. L’exigence de transparence et de respect du droit que proclame la résolution 63/253 de l’Assemblée générale prévaut sur les demandes de protection de la confidentialité qui ne seraient pas suffisamment précises et étayées par des justifications. En principe, quand l’administration se prévaut du droit à la protection de la confidentialité pour s’opposer à la divulgation d’une information, elle peut demander au Tribunal de vérifier le caractère confidentiel du document dont la production peut être pertinente pour le règlement de l’affaire. Ce document ne doit pas être communiqué à l’autre partie avant la fin de cette vérification. Si le Tribunal considère que la demande de protection de la confidentialité est justifiée, il doit retirer le document, ou la partie confidentielle du document, du dossier. En aucun cas, le Tribunal ne peut utiliser un document au détriment d’une partie à moins que celle-ci n’ait eu la possibilité de l’examiner préalablement. En l’espèce, les objections que le Secrétaire général a formulées pour refuser d’exécuter les ordonnances du TCNU n’étaient ni précises ni étayées par des justifications.

La seconde question de droit est celle de savoir ce que peut faire le juge si l’administration refuse de communiquer des documents. Le juge du TCNU a sanctionné l’administration en empêchant son conseil de participer à la procédure et de rendre un jugement par défaut. Le Tribunal d’Appel a jugé que le TCNU avait violé le droit du défendeur d’être entendu. Mais, avant d’annuler les jugements pour ce motif, il a indiqué que, dans une telle situation, le Tribunal est en droit de tirer les conclusions appropriées du refus dans son jugement final. De telles conclusions, selon les circonstances, peuvent le conduire jusqu’à constater que, du fait de son refus, l’administration, quelle que soit l’étendue de son pouvoir discrétionnaire, doit être regardée comme ayant acquiescé aux allégations relatives aux faits de l’autre partie. Le jugement de l’affaire est renvoyé au TCNU.

Synopsis in English

The present case which concerns Bertucci’s challenge of the decision not to select him for a post of Assistant Secretary-General (ASG) raises two questions of law.

The first issue is that of the privilege of confidentiality. The Appeals Tribunal recalled that the UNDT is entitled to order production of any documents as long as it is relevant in the view of a fair and expeditious disposal of the case. It decided that in this case, there were sufficient reasons for the Judge to think that it would be useful for a fair and expeditious disposal of the case to order production of documents withheld by the Administration concerning the process that led to the contested administrative decision. The privilege exception must be strictly understood. In Resolution 63/253 the General Assembly opted for a new system of administration of justice “transparent” and “consistent with the relevant rules of international law and the principles of rule of law and due process to ensure the respect for the rights and obligations of staff members and the accountability of managers and staff members alike”. It is an overriding objective which prevails over claims for confidentiality which are not both specific and substantiated. As a general rule, when the Administration relies on the privilege of confidentiality in objecting to the disclosure of information, it may request the Tribunal to verify the confidentiality of a document that may be relevant in order to rule on a case. That document shall not be communicated to the other party before such verification is completed. If the Tribunal considers that the claim for confidentiality is justified, it must remove the document, or the confidential part of the document, from the file. In any case, the Tribunal cannot use a document to a party’s detriment unless the party has had the opportunity to see it beforehand. In the present case, the Secretary-General’s objections to the execution of the UNDT Orders were neither specific nor substantiated.

The second issue is that of the power of the Judge if the administration refuses to disclose information on the ground of the privilege of confidentiality. In this case, the UNDT Judge decided that it was entitled to penalize the Secretary-General by excluding his Counsel from participating in the proceedings and by pronouncing a judgment by default. The Appeals Tribunal found that the UNDT violated the respondent’s due process rights to be heard. But, before it annulled the UNDT Judgment on this basis, this Court stated that, in such a situation, the Tribunal is entitled to draw appropriate inferences from the refusal in the final judgment of the case. Such inferences, depending on the circumstances of the case, may include that, by its refusal, the Administration, whatever the extent of its discretion, should be deemed to have agreed to the other party’s statement of facts. The Court remands the case to the UNDT.

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